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I. Les conditions d’arrivée en Moselle, le dépaysement et le début d’une nouvelle vie.

- 1. De la terre ensoleillée des nuraghes à l’obscurité de la mine.


 Bortigali, petit village de Sardaigne, n’échappant pas à la crise agraire qui touchait l’Italie, n’offrait plus à tous ses habitants les moyens satisfaisants pour vivre et nourrir décemment leurs familles.

Angelino Frau alors âgé de 34 ans, malgré ses recherches ne trouvait pas de travail dans le village et ses environs. Il envoya une demande d’emploi en Australie, puis faute de réponse, une en France. Il émigra en Moselle ou on lui proposait
« un travail bien rémunéré » et un toit.
Et c’est avec un compagnon du village qu’il gagna à contre cœur et pour la première fois, Forbach le 3 mars 1956.

A leur arrivée, logés par la mine, les émigrés vivaient dans des « campements» (camps), des baraques pour célibataires, des cantines étaient à leur disposition.
Puis ils étaient transférés dans des baraques en bois « des maisons de campagne »
à première vue ! Au départ, la plupart de ces hommes pleins d’espoir pensaient qu’ils disposeraient là d’un travail provisoire et qu’après avoir obtenu assez d’argent pour nourrir leur famille, ils pourraient retourner dans leur village. Mais ils réalisèrent bien vite que le retour n’était pas pour demain.

Et c’est dans une partie de son œuvre « Mes expériences d’émigrés » qu’Angelino Frau raconte la douleur qui a rongé une partie de sa vie et explicite les périples de son voyage, ses impressions et ses craintes pour lui et sa famille